DECEMBRB I593.                            563
diablée.ne lui serviroit de rien pour gangner la France. Incitoient tout le peuple à s'en desfaire, et recevoir en sa place Ie grand roy Catholique; preschans ordinai­rement sur le fait de sa conversion, à laquelle beaucoup s'arrestoient qu'il estoit huguenot et papiste, papiste et huguenot; et que c'estoit un vrai atheiste et sans religion. Que quand le roy d'Hespagne n'auroit object -autre que cestui-là, qu'il estoit prou suffisant pour le déposséder. Et appeloient cela entre eux plauder (0 la majesté bearnoise, tenans ordinairement ce langage au sortir de leurs chaises :
« Sçait-on pas bien, dit un jour nostre maistre Gua-« rinus preschant sur ce subjet, qui estoit son évangile « ordinaire, qu'encores qu'il voise à la messe, qu'il -x chante toutefois ordinairement, quiconque se fie en « Dieu jamais ne périra. »
Supplément tiré de l'édition de 1736.
En le commencement de ce mois, le Roy quitta la Normandie et se rendit à Mantes, où les deputez reli­gionnaires s'estoient rendus, cuidant obtenir un nouvel edit en leur faveur. Dans l'audience que le Roy leur -a donnée, ils lui ont presenté les cayers de leurs plain­tes , que Sa Majesté a remis à son conseil pour étre examinez. Pendant qu'on les examina, voici que plu*-sieurs ministres du nombre des deputez, pour diminuer la confiance que le Roy a pour le sieur Du Perso», firent courir un bruit, parmi les seigneurs de la- ecrfor, cnie ledit sieur Du Perron n'oseroit entrer ea^dispute contre aucun d'eux. Ce qui étant venu à «6s oreilles par le sieur de Favas dans la chambre de Madame,
'(-) Plauder: corriger.
36.
Digitized by Google